Considérant que la communauté scientifique internationale nous alerte depuis 50 ans sur le fait que le mode de vie de nos sociétés industrialisées –et en particulier notre mode de vie en Belgique– dérègle notre climat, détruit nos écosystèmes, érode nos terres arables, surexploite nos ressources naturelles, extermine les espèces vivantes, pollue l’air, l’eau et les sols partout dans le monde.
Considérant que nous devons d’urgence réduire l’empreinte environnementale de nos modes de vie pour qu’elle s’intègre durablement dans les limites de fonctionnement de la biosphère, si nous voulons éviter de graves perturbations du fonctionnement de nos sociétés. (*)
Considérant que, sans changement urgent de ce mode de vie, des effondrements irréversibles menacent déjà des millions d’existences humaines –et en particulier la continuité de nos services publics, notre santé et notre bien-être en Belgique–.(**).
Considérant que, selon les travaux scientifiques les plus récents, nous avons jusqu'à 2020 pour faire plafonner puis faire diminuer la courbe des émissions de gaz à effet de serre et qu’il faudra ensuite presque doubler les efforts prévus d'ici à 2030, et atteindre zéro émissions nettes en 2050.(***)
Considérant que la Belgique a adopté des lois et signé des traités européens et internationaux visant au respect des droits environnementaux et sociaux des générations présentes et futures –et en particulier l’Accord de Paris sur le climat.
Considérant que l’article 7bis de notre Constitution indique que « Dans l'exercice de leurs compétences respectives, l'État fédéral, les communautés et les régions poursuivent les objectifs d'un développement durable, dans ses dimensions sociale, économique et environnementale, en tenant compte de la solidarité entre les générations. »
Considérant que, face à notre Constitution et à ces engagements nationaux, européens et internationaux, et face à l’urgence d’agir exprimée par la communauté scientifique belge et internationale depuis 50 ans, nos concitoyen-ne-s et nos institutions ont jusqu’ici échoué collectivement à modifier effectivement, suffisamment et à temps nos modes de vie.
Considérant qu’après plus de 6 mois de mobilisation intense de centaines de milliers d’entre nous, appuyés par une grande partie de nos concitoyen-ne-s, certains de nos élus portent la lourde responsabilité d’avoir enfreint notre Constitution, nos lois belges, nos traités européens et internationaux –et en particulier l’Accord de Paris–, en formant une majorité de blocage pour empêcher la modification de cette Constitution, l’adoption d’une loi spéciale climat, et la mise en œuvre d’une politique fédérale et régionale réduisant effectivement, suffisamment et à temps notre empreinte environnementale et nos émissions de gaz à effet de serre.
Considérant que, vu notre empreinte environnementale et nos émissions de gaz à effet de serre, insoutenables et largement au-dessus de la moyenne mondiale pour la majorité d’entre nous, et singulièrement pour les Belges les plus riches, nous, citoyen-ne-s, sommes particulièrement responsables, avec les institutions que nous choisissons et avec les citoyen-ne-s des autres pays développés, d’effectuer collectivement ce changement urgent de nos modes de vie, afin de respecter la justice la plus élémentaire envers les générations présentes et futures.